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 « on a les paumes ouvertes avec nos cœurs dedans »

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Bambi Carroll
Bambi Carroll
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MessageSujet: « on a les paumes ouvertes avec nos cœurs dedans »   « on a les paumes ouvertes avec nos cœurs dedans » EmptyLun 19 Jan - 18:59

vertige


La liberté ne devrait pas avoir de prix. Tu devrais être libre de te glisser entre les barreaux de ta prison sans qu'une main de fer se referme sur ton poignet pour te tirer à l'intérieur, t'enfermer à nouveau, te noyer dans leurs drogues pour te rendre docile. Qu'est-ce qui donne le droit à un homme d'enfermer un autre homme ? Rien. Rien de rien de rien. Ils disent que tu as tué. Mais tu ne t'en rappelles pas. Tu te rappelles avoir serré, c'est tout. Mais tué, jamais. Jamais...Tu t'en serais voulue d'avoir arraché à un homme cette liberté que tu aimes tant. De lui avoir tranché les ailes d'un coup sec, comme ils disent que tu l'as fait. Mais ils mentent. Ils mentent, ils t'ont enfermée, ils te retiennent. Pas dans une cage d'or. Ça, c'est pour les oiseaux de paradis. Ils t'ont enfermée dans une cage de béton, parce que toi, tu es un oiseau de l'enfer. Alors tu seras toujours enfermée, où que tu ailles. Tu le sais maintenant. Il y aura toujours des murs, du sang, des cris. Tu seras toujours le pantin de tes cauchemars. Tu n'as pas changé depuis ton enfance. Tu es toujours le même petit sac d'os graciles, recroquevillé, plié en quatre. Juste une volute de fumée insaisissable. On tend la main, mais il n'y a déjà plus rien, plus rien du tout, à part une légère odeur de vanille et de feu de bois. Tu seras toujours la même. Tu n'as pas ce qu'il faut pour briller, pour te déplier, pour aimer. Et là, posant un pied et puis l'autre sur les roches humides et aiguisées du lac qui te font de l'oeil et semblent t'attirer doucement, tu es prise d'un vertige. Tu perds tes repères. Le lac est le seul endroit où tu ne te sens pas captive. Mais il y a le garçon, derrière toi. Dangereux, il paraît. Mais tu sais que tout n'est que mensonge ici, que tout est hors du temps et songeur. Alors ça ne te fait rien qu'il soit Dangereux. Ça te rassure, même. Ça veut seulement dire qu'il est ennemi de ces murs, ennemi de ces grilles, ennemi de ces visages sans couleur, de ces voix sans âme qui mentent et mentent et mentent. La biche se tourne légèrement. Elle ose à peine respirer, une crampe a saisi son cœur. Elle ne veut pas le regarder. Quand même pas. Alors elle regarde au loin, son regarde de velours glisse sur la surface huileuse et bleue du lac qui s'étend jusqu'à l'horizon. Il fait froid, un peu. Ton souffle se change en un petit blizzard qui s'envole aussitôt vers le ciel blanc qui vous aveugle. Tu as enroulé une grosse écharpe grise autour de ton cou. Elle est râpée comme une vieille couverture. Ça fait partie des choses de première nécessité qu'on t'a donné ici. Tu n'as pas eu d'autre choix que d'accepter. Ce n'est pas ton type de combat. Et puis, tu ne refuserais pas un peu de chaleur. Tu glisses tes doigts dans ta poche, tes doigts s'agitent et puis tu glisses la cigarette entre tes lèvres charnues. Tu y mets le feu. Et puis tu en offres au garçon sans le regarder, alors que la première bouffée de fumée détend la crampe de ton cœur et emplit tes poumons écorchés, qui jouissent de leur souffrance.

Dis moi l'Atlas, qu'est-ce qui est plus lourd, le monde, ou le poids de nos coeurs ?
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Duncan Bastille
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MessageSujet: Re: « on a les paumes ouvertes avec nos cœurs dedans »   « on a les paumes ouvertes avec nos cœurs dedans » EmptyJeu 29 Jan - 17:42

on a les paumes ouvertes avec nos cœurs dedans


    laisse moi.
    laisse moi respirer.
    enfin.
    pour une fois.
    pour la dernière.
    peut-être ?
    pour une fois que je me sent grand et intelligent. c'est comme ça dans la vie. y'a des jours avec, y'a des jours sans. aujourd'hui, je suis parfait, immaculé. sans tache, blanc comme le lait. blanc comme la voie lactée. aujourd'hui, je me sent parmi les étoiles. aujourd'hui, je m'sent lumineux et sans voile. rien. rien pour couvrir mes yeux et mes idées. pas d'ombre pour noircir mon sang. c'est une plume qui vogue sur les flots rouges de mon corps. elle m'allège et me rend noble, presque sage. c'est dans ce genre de moments que j'ai l'impression de pouvoir voler. voler au dessus du monde et atterrir dans une plaine dorée. si ça se trouve, ma mère y dors. là bas je m'sentirais compris, toléré, protégé. mais pour l'instant la plaine est loin... et les ailes ne sauraient pousser. alors je sors. je sors respirer. respirer un peu d'air. celui que le vent nous emporte de la plaine. un peu d'air doré. une bouffée de vie pour un corps à demi mort. pour une fois, t'as été gentil duncan. pour une fois, t'as été quelqu'un de bien. pour une fois, t'as pas fait le connard en crachant dans l'assiette de l'inconnu. pour une fois, t'as pas fait le connard en offrant ton poing dans la gueule de l'inconnu. pour une fois, t'as pas fait le connard en gueulant des mots taches à l'inconnu. pour une fois, t'as pas joué le connard. tout simplement. t'as essayé d'être normal. c'est vrai, t'avais l'air un peu plus vrai. tu fais un peu peur, un peu démon... parfois. ces fois là, tu les détestes. pourtant, t'as tellement de mal a être un autre. et t'aime pas faire semblant.
    j'aime être moi.
    j'aime faire comme moi.
    c'est qui moi ?
    c'est le démon.
    c'est qui moi ?
    c'est l'homme.
    il paraît que je suis comme toi. comme lui. comme elle. comme vous. que nous sommes tous les mêmes. pourtant, j'peux pas m'empêcher de m'sentir différent. j'peux plus me sentir vrai et gentil. j'peux plus me sentir Homme bon. pas après tout ça. pas après tout ça.
    oublie.
    oublie ça.
    oublie le rouge.
    vois le blanc.
    vois le noir aussi.
    vois le vert.
    vois le bleu aussi.
    vois le jaune.
    et là.
    vois le rouge aussi.
    au milieu de ta vie, y'a du rouge qui coule. au milieu. seulement au milieu. maintenant la vie est blanche, et noire, et verte, et bleue, et jaune, et rouge. t'es dehors duncan. t'as été l'Homme bon ! enfin ! enfin tu peux respirer. alors respire. laisse l'air doré imbiber tes poumons meutris. laisse l'air doré caresser ta peau craquée. laisse l'air doré se glisser dans tes artères. droit dans ton coeur. quand tu dépasses le grillage, quand tu violes les barrière entre toi et le monde... tu remercies duncan d'avoir été bon cette semaine. on te rend tes actes justes. pour te faire comprendre que t'as eu raison cette fois. que t'as eu raison de pas être connard.
    arrête toi.
    ferme les yeux.
    calme toi.
    nettoie le sang crasseux.
    respire.
    respire.
    je respire.
    je respire les souvenirs de quand j'étais gamins. je respire l'air d'autrefois. je respire ce que j'étais. je respire duncan. je respire ce qu'il y a de vrai. je suis avec le monde, je suis avec ma mère. et je erre... avec un but : celui de vivre. et puis j'la vois. la gamine. la lumière éphémère, au bord de l'eau. sur les pics des rochers, où ses pieds s'écorchent. c'n'est pas une lumière... c'est une ombre d'où émane la lumière. nonchalente, trop sûre d'elle, arrogante et compatissante, terrible mais si belle. elle a ce regard un peu rebel, un peu charnel. celui qui porte sur le vaste lac. elle a l'air de s'assurer que le monde est assez grand, assez grand pour elle. assez grand pour les autres. en même temps elle a l'air de rien. de rien vouloir, de rien faire. elle a l'air d'exploser en silence. sans un son, sans un murumure... elle brûle. ses cheveux sont libres dans l'air, ses lèvres s'allètent à la cigarette comme bébé au sein de maman, ses pieds ne semblent pas la guider. non, elle c'est à l'intérieur du corps qu'elle se fait guider. j'm'écrase derrière elle, pour regarder ce qu'elle voit. pour me sentir un peu comme elle, libre comme l'eau. libre comme l'air. elle me tend le brasier des poumons en detresse ; une clope, une vraie. entière, belle, lisse. elle semble toute prête, trop prête, à accueillir les maux dans son épaisse fumée. celle qui s'enchevêtrera dans les arabesques du blizzard de l'hiver. blizzard, où couchent et se cachent les terribles relants du passé que lui inflingent des morveux, aux os rongés par leurs heures trop amères. par leurs heures privés d'une mère. maman serait pas fière si elle me voyait, là, ma clope dans le bec. avec mon regard trop méprisant et trop sec. j'ressemble à un connard, un peu, de l'extérieur. mais juste de l'extérieur, aujourd'hui. quand j'lui tire le briquet d'où émane la flamme qui incendie le meurtrier de mes poumons, je semble tirer le joyau le plus précieux, le plus beau. tout ce qui sort de sa poche est fragment d'étoile. et puis elle parle. et ça fait des tours dans ma tête. et puis, j'l'entend. comme on écoute les mots dans un rêve. j'veux pas répondre, j'veux pas gâcher ça. j'veux pas briser le morceau de crystal qui vient de sortir de sa bouche. je veux l'entendre résonner encore et encore sur mon tympan. mais bon... il paraît que j'suis pas connard aujourd'hui.


      « le monde porte le poid de nos cœurs. le monde porte nos passés, nos présents et nos futurs. le monde te porte toi, moi, lui, elle. le monde porte l'arbre, la montagne, l'océan et la terre. le monde porte tous les connards. le monde porte tous les bons. le monde supporte. ton cœur ? le mien ? je crois bien que c'est le monde le plus lourd. »


    et puis j'arrête. et puis j'la regarde. l'animal. l'oiseau, la gazelle, le chat, l'hirondelle. j'tire sur ma clope, comme le font les beaux gosses dans les films. sauf que moi, j'ressemble plus à un gosse désespéré. j'aime bien lever les sourcils pour faire comme si j'me foutais de tout, ça me donne un petit côté rebel, fort et invincible. j'laisse s'échapper la fumée noires de mes lèvres gercées. mes lèvres, lasses, molles et fatiguées... pourtant toujours vivantes et belles. et puis, sans mot, sans voix, sans son, j'me glisse sur son côté. j'pourrai presque lui prendre la main, comme m'aggripper à celle d'une mère, d'une soeur ou d'une amante. mais j'me contente de tourner les tête et d'la regarder. sur sa peau, y'a quelque chose qui s'étale. qui l'illumine. non, pas dessus. dessous. sous sa chaire, y'a quelque chose qui coule. qui la fait briller. non, pas dessous. dedans. dans son corps, y'a quelque chose qui brûle. où ? je ne saurais le dire. mais y'a une chaleur qui émane, quelque part, là sous sa poitrine. on dirait que dans la cage de son corps, un oiseau vit. il respire. son corps qui se soulève à chaque bouffée d'oxygène, pour se reposer en expirant l'air usagé. ça fait un battement. ça fait une pulsation. ça fait un rythme, régulier. ça fait des boums, sourds et lourds. vibrants et légers. dont les échos s'écrasent contre ma poitrine. ça vibre, ça vibre dans ma chaire. et ça vient se glisser sous ma poitrine, moi aussi.
    c'est les cœurs.
    ils parlent.


Dernière édition par Duncan Bastille le Ven 1 Juil - 11:04, édité 1 fois
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Bambi Carroll
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MessageSujet: Re: « on a les paumes ouvertes avec nos cœurs dedans »   « on a les paumes ouvertes avec nos cœurs dedans » EmptyMer 30 Sep - 18:15

vertige


« Bambi ma jolie, dis moi ce que tu veux. Dis moi ce que tu veux et tu l'auras. N'importe quoi. C'est une robe que tu veux ? Des bonbons ? Un foulard ? Les petites filles aiment ce genre de choses, non ? Hein, ma Bambi ? Qu'est-ce qui te ferait plaisir ? Dis moi ce que tu veux. »

Ton père attend. Il veut te faire plaisir, pour une fois il veut comprendre, il veut t'aimer, mais qu'est-ce que tu peux bien en faire, de son amour ? L'amour c'est encombrant. C'est trop lourd pour toi, toi qui voyage léger, avec ton ombre pour seule possession. Voilà. Toi tu ne veux rien. Rien de plus que cet instant présent, que la liberté de simplement te tenir là à respirer, à emplir et vider tes poumons d'air, à regarder, à écouter. Le monde autour de toi est une caresse qui t'apaise. Tu ne ressens aucun besoin autre que celui d'exister, d'être vivante, de sentir le sang glisser sans bruit au creux de tes veines. C'est déjà assez pour toi. Tu ne connais pas l'ennui, l'envie, l'ambition. Tu ne veux rien. Tu es là, c'est tout. C'est beau même. Pourquoi toujours devoir participer ? Pourquoi faut-il parler pour se faire entendre ? Pourquoi toujours courir, toujours désirer, toujours analyser ? Et puis pourquoi faut-il être éduqué, et travailler, se démener et puis mourir ? L'être cru est pour toi le plus beau de tous. Pour toi il n'y a que l'instant présent, rien de plus et rien de moins. Il y a les sensations, la douceur d'être là. Rien d'autre. Tu souris à ton père, caresses vaguement le dos rêche de sa grosse main, du bout de tes doigts de fée. Il y a un peu de pitié dans tes yeux. Il ne comprend pas, attend des mots que tu n'as pas. Alors tes doigts glissent de son emprise, et puis tu t'en vas comme ça.


Il est beau le garçon. Ça te fait plaisir de voir quelque chose de beau. Il se tient un peu trop près de toi, mais tant pis – parce que tu sens quelque chose de nouveau, qui te semble important. Ton cœur se braque un peu et puis se laisse aller finalement, parce que c'est plutôt agréable. Voilà, le garçon, il te voit. Enfin non, il ne te voit pas – tout le monde te voit. Mais voilà, lui, il te regarde. On dirait qu'il voit à travers tes vêtements, à travers ta peau. Devant lui tu n'existes pas en chair et en os, tu es juste vivante. C'est ton sang qui palpite, c'est ton cœur qui bat, c'est ton âme qui soupire. C'est ça qu'il voit, c'est ça qu'il regarde. Tu le sens. Toi aussi, tu veux le voir, le sentir. Alors tu oses lever les yeux vers lui. Et puis ses mots s'élèvent, s'envolent à mesure qu'il les prononce. Ses mots reviennent à leur mère, s'enfoncent dans la terre, serpentent entre les roches, coulent tout au fond de l'eau. Ils n'ont pas vraiment de sens, non, ce ne sont pas des mots, ce sont des petites lumières. Elles s'allument une par une, elles forment un chemin à travers la nuit, un chemin entre toi et lui. Elles sont là, elles brillent, juste pour vous, comme une invitation.

« C'est nous les bons, tu crois ? »

Les mots tremblent. Tu voudrais qu'il dise oui. Parce qu'au fond tout ce mensonge, toutes ces choses qui dégénèrent, elles te font mal, elles t'abîment au fil du temps. Et toi tu voudrais que tout soit simple, que tout soit libre, que tout soit le vent et le ciel, insaisissable. Tu as peur, un peu, de suivre les lumières, de t'engager sur le chemin défendu, de perdre ton jardin d'Eden. Le tabac imprègne ta chair, comme pour te rassurer. Ton corps est toujours vague, toujours diffusé dans l'air autour de toi, aux contours flous. Mais là, on dirait qu'il se condense, que tu deviens chair et os, âme et sang. Tu n'es plus le fantôme ou l'oiseau. Maintenant si tu voulais, tu pourrais tendre la main.

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MessageSujet: Re: « on a les paumes ouvertes avec nos cœurs dedans »   « on a les paumes ouvertes avec nos cœurs dedans » EmptyLun 23 Nov - 20:33

    mes yeux aiment à (imaginer) voir que sa poitrine est parsemée de paillettes. c'est l'or du monde qui se dépose sur sa peau, parce qu'elle est forte, parce qu'elle est belle, parce qu'elle est capable, parce qu'elle le mérite. pourtant, j'aurais si peu de mal à l'imaginer poser ses doigts frêles contre ma gorge pour m'étouffer. ou la voir brandir un couteau avec lequel elle me rendrait aveugle. pourquoi ? pourquoi même ceux qui paraissent les plus propres sont salit par la couleur du vice ? peut être parce que vice est vertu, et que vertu est vice. l'un est difficilement dissociable de l'autre. et même dans ses yeux de bonté j'apperçois l'étoile noir d'un lourd passé. une étoile dessinée sur le papier blanc de sa mémoire. le temps nous marque. comme une inscription sur un mur dont on s'éloigne. même si le mur disparait de ton champ de vision, il y restera éternellement gravé chacune des couches de ton existence. quand est-ce que je ferais le choix de prendre le pinceau en main et d'écrire en lettre d'or V E R T U E U X ? je lis le même désir dans le regard de la Belle. le même désir ardent de faire l'amour à la vie et de croire que ses mains seront un jour capables de donner un cap à son futur. sur ses lèvres tremblantes se traduit la frustration d'une maitrise sur elle même qu'elle n'est pas capable de s'imposer. de ce léger tremblement s'échappe toute sa fureur contre sa vie. sa fureur contre elle. son besoin de frapper un coup sur son coeur pour le retourner et le faire changer de face. elle souhaiterait utiliser la face de don coeur la moins utilisée, la plus neuve, la plus lisse... celle qui n'est pas encore rongée par l'expérience de sa vie. le coeur de l'enfant qu'elle était, sans les horreurs qui se sont implantés dessus comme un virus qui s'est propagé au fur et à mesure qu'elle grandissait. elle a besoin de revoir celle qu'elle était lorsqu'elle étaut enfant. la etite fille pure et dont l'innocence la protégeait des noirceurs sui dansaient autours d'elle. l'enfant dont la bonté est le bouclier contre le mal. elle a besoin de la bonté, elle a besoin de la voir chez les autres pour la voir en elle. elle parait soudainement fragile, naïve, une enfant, un faon. parce qu'à travers ses paroles s'échappe l'innocence de l'enfant qui ne l'a jamais quittée. et j'aimerais pouvoir lui répondre que je, elle, lui, nous, eux sommes de ceux que l'on appelle les "bons". mais en suis-je seulement capable ? capable ? capable ? incapable. parce que je ne sais pas.

    « j'sais pas. mon cerveau cherche, réfléchit, suppose, tente de comprendre. mes yeux observent les siens, comme si une réponse pouvait y être cachée. les cendres s'entassent au bout de ma clope qui attend. et je la fixe. je sais pas. et je la fixe. je ne sais pas. et je la fixe. t'es belle. »

    voyou.
    tu baisses pas les yeux, t'en es plus capable. tu glisses pas ta clope entre tes lèvres, t'en es plus capable. tu t'approches pas d'elle, t'en es plus capable. mais tu la regardes. comme si sa beauté était la réponse à sa question. parce que la beauté guérit les meaux, parce qu'on en oublie tout ce qui peut être laid. j'avais jamais dit à une fille qu'elle était belle. j'ai la sensation que ce moment est important, que je m'en souviendrais, que le V de V E R T U E U X commence à se graver sur le mur de ma vie. et pourtant j'ai ce sentiment d'adrénaline de lorsque je fais recours au vice. adrénaline qui court dans les veines comme un venin qui te fait du bien. un venin que tu aimes, que tu recherches souvent dans tes actes d'aventure. c'est la première fois qu'il me suffit de cracher trois mots pour déclencher cette sensation dans mon corps. le venin. le venin. le venin. c'est bon. c'est si bon. le venin de l'amour. pourtant, venin reste venin. peut être serait il plus juste de parler de drogue. après coup, ça te ronge, ça te mange, ça te fait mal. en mal du désir, en manque. tu voudrais boire sa beauté jusqu'à sa dernière goutte. remonter à sa source et en lécher les prémices. tu t'y noierais s'il le fallait. tu t'y es déjà perdu. tes yeux sont perdus. perdus dans les siens, perdus tes pupilles au milieu de son iris sans fond. sans fin. tu tombes. tu tombes. tu luttes pour en sortir. tu te débats contre sa beauté, contre le piège de la nymphe.
    je ferme les yeux.
    je glisse ma clope entre mes lèvres.
    je serre mes paupières.
    fort.
    très fort.
    j'aspire la fumée.
    je la laisse se frayer un passage en moi.
    je serre mes paupières.
    fort très fort.
    j'arrache la cigarette d'entres mes lèvres (sèches).
    je la jette au milieu des rochers.
    je laisse s'échapper la fumée de ma bouche (sèche).
    je pose mes mains parfumées de nicotine contre mon visage.


    « t'es peut-être mauvaise pour me faire tant de mal... »

    silence. (sa respiration à côté de moi)
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MessageSujet: Re: « on a les paumes ouvertes avec nos cœurs dedans »   « on a les paumes ouvertes avec nos cœurs dedans » EmptySam 28 Nov - 15:55

vertige


« Et moi aussi, je me suis senti prêt à tout revivre. Comme si cette grande colère m'avait purgé du mal, vidé d'espoir, devant cette nuit chargée de signes et d'étoiles, je m'ouvrais pour la première fois à la tendre indifférence du monde. De l'éprouver si pareil à moi, si fraternel enfin, j'ai senti que j'avais été heureux, et que je l'étais encore. Pour que tout soit consommé, pour que je me sente moins seul, il me restait à souhaiter qu'il y ait beaucoup de spectateurs le jour de mon exécution et qu'ils m'accueillent avec des cris de haine. » (L'Étranger)

Le coeur bat. Il y a le poids, ce poids si familier, comme une coulée de plomb se déversant entre tes côtes. Ce poids brûlant, tu le connais bien. Cette coulée de feu, c'est la peur. Celle qui fait détaler comme un lièvre, celle qui fait baisser les yeux, celle qui donne envie de se replier, encore et encore, comme une feuille de papier, et rapetisser jusqu'à n'être plus rien du tout. Tu as appris à te replier. On t'a dit que, si il était possible de plier une feuille de papier quarante deux fois sur elle-même, on irait jusqu'à la lune. Tu voudrais bien essayer, tu voudrais aller jusqu'à la lune toi aussi. Pourtant, quand tu te replies, tu n'atteins jamais le ciel. On dirait plutôt que tu t'enfonces. La coulée de plomb brûle en descendant, c'est la panique pour un court instant et ton sang s'agite. Et puis le plomb refroidit, durcit, et tu restes là prostrée, comme une statue dans un musée, couverte d'une fine couche de poussière. Comme toutes les autres fois, tu as peur. Tu étouffes à l'intérieur de le sentir si près et si beau. On dirait presque un rêve ou une hallucination, comme si ses contours étaient trop nets, trop lumineux. Éblouissants. C'est comme si il se tenait devant un écran de lumière. Pourtant il n'y a que le ciel, et l'air froid, et le lac. Tes pupilles ne peuvent pas rapetisser encore plus pour se protéger de sa lumière, alors tu fermes les yeux.

« ...t'es belle. »

belle. Et là, c'est comme une décharge. Comme si les morceaux de ton âme éparpillée se recollaient soudainement, réveillés par un sésame. Ils prennent vie, et ils crient. Ils hurlent, même. Des cris stridents qui résonnent, une onde de choc le long de tes os, se propageant dans ta chair. Les cris, ils veulent que tu cours. Que tu t'enfuies. Tu les connais bien. Ta chair vibre, frémit, mais tes pieds restent campés sur la roche grise et givrée, animés d'une force nouvelle qui semble vouloir amadouer les cris. Tu voudrais pouvoir rester là. Pour une fois, tu voudrais être forte, tu voudrais être saisissable. Tu voudrais être une créature de chair et de sang, une qu'on peut saisir par le poignet, non pas pour l'emprisonner, mais pour l'aimer. Absurde désir qui te maintiens immobile, le souffle saccadé, les doigts figés, frigorifiée.

Et voilà. Il y a le ciel, et l'air froid qui apaise la surface de la terre, et puis sa respiration se déposant sur le silence comme une vague sur le sable. Alors les cris s'épuisent. Ils deviennent une berceuse. Tu ne les a jamais entendus si mélodieux. À côté, le garçon frémit lui aussi, à sa façon. Il se dégage de lui une odeur d'épice qui, comme une vapeur toxique, te fait un peu tourner la tête. Tu oses à peine le regarder, mais il jette sa cigarette entre les rochers. Tu fixes le mégot fumant, qui est bientôt lapé par le lac et emporté au fil des roches. Le garçon expire longuement. La fumée grise s'éparpille dans le vent, se meut comme une nuée d'oiseaux. Il a mal. Tu le sens, quelque part sous ta peau, là où le sang bat. Tu sens qu'il a mal. Il couvre son visage de ses mains rugueuses, et seuls ses mots se frayent un chemin vers toi.

« t'es peut-être mauvaise pour me faire tant de mal... »


Tu te figes. Encore une fois on dirait une statue de marbre, mais pas du genre qu'on voit dans les musées. Tu n'as pas la beauté des grecs. Tu n'as même pas de contours. Tu es une lame effilée, un parfum à peine détectable, un souffle apeuré. Tu ne voudrais pas lui faire de mal. Pas à lui, ni à personne. Surtout pas à lui. Lui. Il se dessine plus nettement devant tes yeux éblouis de lumière. Pourtant le soleil est enfoui derrière quelques nuages blancs. Un sentiment de révolte enfle en toi. Tu voudrais voir son visage. Oui. Tu voudrais voir. Alors, doucement, très doucement, comme si tu marchais sur du parquet grinçant, tu t'approches. Tu avances une fois tes doigts vers son visage, avant de te rétracter. Et puis tu recommences. Tu enroules tes doigts autour de ses poignets. Délicate. Tu as peur de les briser, ces poignets pourtant si durs, si forts comparés aux tiens. Tu as peur de les briser, parce qu'on t'a dit que tu en es capable. Qu'avec ses doigts-là, tu as crevé la vie. Alors forcément, tu fais attention. Tu ne voudrais surtout rien crever. Tu n'as aucune confiance en ce corps qui t'obéit aléatoirement, ce pantin qui entrave tes mouvements et tes pensées. Mais tu le fais quand même. Délicatement, doucement, tu écartes ses mains de son visage. Tu le regardes un peu d'un air inquiet, tu l'inspectes comme pour être sûre que c'est toujours lui. Tu fais lentement glisser ton pouce sur ses lèvres sèches, comme si ça pouvait leur redonner la vie. Comme si il fallait au moins essayer.

« ...toi aussi. toi aussi tu es beau. »
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MessageSujet: Re: « on a les paumes ouvertes avec nos cœurs dedans »   « on a les paumes ouvertes avec nos cœurs dedans » EmptyMer 3 Fév - 20:52

    « …beau. » lèvres rouges aux incantations de flammes qui s'appliquent avec ardeur à guérir mes émotions ternies.
    brûle. en serais-je capable ? briser le cristal encore vibrant du doûte des sentiments. brûle. je n'ai pas envie d'en finir. je veux suspendre le temps, métamorphoser cette seconde en une existence. brûle. ça étreint mon coeur si fort qu'il en jouis. malsain, ce sentiment d'extase sans nom, sans matière, sans image. brûle. je veux savoir. je veux savoir pourquoi ça apparait maintenant. pourquoi ça naît que maintenant ? brûle. et puis comment ? comment ce qui me ravage peut-il me faire autant de bien ? brûle. brûle. brûle. je brûle de l'intérieur, mais ma peau est intacte. c'est un feu de mon esprit. c'est un mirage de sentiments qui fait réagir mon corps. il met en marche un état jusque là inconnu, un nouveau sens. le sixième sens, le vrai. la brûlure met en évidence cette partie invisible de mon corps. il la souligne, il l'entoure, il la démarque. je la sens qui brûle partout dans ma chaire et dans mes organes. elle s'étale comme un frisson. et puis
    (?)
    douce folie de l'(âme)our.
    elle me tient par un fil, brodé par sa voix et par son corps. elle me frappe de ses lèvres, de sa voix, de son regard. elle me gifle elle me martyrise elle me tortionne elle me torture. et j'aime ça. je m'en délecte, j'en frissonne. sa voix parcours mon épine dorsale et me caresse la nuque, d'une douce violence. la sensation se transforme en une émotion pornographique, sale et malsaine : mon esprit rougit de gêne.
    mon esprit rougit.
    comment es-tu capable d'abandonner ta gêne la plus pure aux pieds d'une gamine ? duncan, qu'est-ce qu'il t'arrive ? ta peau, ton corps est imprenable : pourtant ton esprit est entre ses mains. elle te l'a volé. elle te l'a pris. et tu comprends quelle ne te le rendra pas, elle est bien trop garce pour ça (tu le vois dans son regard). elle semble s'adonner aux plaisirs des catins notoires, aux charmes noirs et envoutés de femmes qui se délectent du pouvoir que leur corps fragile semble être capable d'imposer face aux hommes. elle a exactement leur pouvoir, elle cache ce venin entre ses lèvres, celui qui achète les sentiments. celui qui donne envie, qui pousse au désir fou. fou. fou.
    aime moi. aime moi. aime moi.
    « …beau. » lèvres rouges aux incantations de flammes qui s'appliquent avec ardeur à guérir mes émotions ternies.
    je risque un regard. je m'y introduit, tant bien que mal. elle vient de me dire que j'étais beau, pourtant, jamais je ne me suis senti aussi laid. je ne ressens pas même le besoin de montrer que je suis capable d'être beau. pas de main dans les cheveux, pas de regard rose, pas de lèvres en amour, pas de clope dans le bec. juste de la médiocrité. et plus je m'enfonce dans son regard, plus j'ai le sentiment de n'être qu'un insecte sous ses yeux. crasseux, plein de terre et aussi noir que les abîmes. je suis laid, fragile, repoussant, mauvais. jamais, jamais je ne me suis senti si médiocre.
    tes émotions ne sont que nuages et orage, pression qui s'accumule et tes yeux qui pleuvent. de la pluie pâle sur tes joues.
    amour ?
    amour ?
    qu'as-tu fait ?
    il pleure le petit. il a mal.
    amour ?
    amour ?
    de quoi es-tu capable ?
    d'allumer la lueur des émotions profondes, d'injecter du fluide de vie dans les fleuves asséchés de ses veines qui ne savaient plus faire remonter des molécules d'amour jusqu'à son organe de vie.
    la pompe est repartie, son coeur bat, des boums d'amour.
    am-our-am-our-am-our-am-our
    tu ne savais pas que l'amour pouvait tomber ainsi du ciel. peut être est-ce l'unique minute de ta vie où tu oseras t'avouer amoureux. peut-être est-ce l'unique minute de ta vie ou tu pleureras d'amour. peut-être est-ce l'unique minute de ta vie où tu pleureras tout court. tu ne pleurs jamais. et ce moment est irréel, impossible, improbable.
    quelques minutes à ses côtés et les sentiments qui bouillonnent. est-elle réelle ?
    je retire ma main de mon visage. elle est humide (c'est les larmes). je relève ma manche et je plaque mon poignet contre ma joue. je sent mon pouls qui caresse ma peau, ça me rassure. je le retire, le regarde, regarde sa poitrine. doucement, j'y pose mon poignet, là, juste là. pouls contre pouls. battement contre battement. vie contre vie.

    « tu es vivante. » et les nuages reviennent dans tes yeux, il pleut.

    en un seul mot de ses lèvres, tu devins vivant.
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