Sweet escape

Si seulement j’avais pu me réveiller ailleurs. Peu importe où, tant que c’est loin d’ici, de cet endroit perdu, cette prison déguisée en école pour mineurs en difficulté. Au point où j’en suis, je crois que n’importe quel village paumé d’Afrique aurait valu mieux que la minuscule chambre dans laquelle on m’avait parqué. Parce que oui, pour moi, nous étions comme des animaux. Des jouets pour occuper les professeurs, des sujets d’études pour les psychologues de l’école. Je n’étais là que depuis deux jours, mais déjà, je détestais cet endroit. Parce qu’on avait aucune liberté et aucun moyen de s’amuser.  Pour me divertir, je devais donc utiliser mon imagination. Soit pour trouver un passe-temps, soit pour m’éclipser. Je m’étais donc remise à danser, à lire et à écrire, passions que je n’avais pas exercées depuis mon entrée dans la bande. J’étais donc un peu rouillée, mais je me débrouillais encore. Ce n’était pas si mal, mais pas encore satisfaisant. Je n’avais pas dansé depuis de nombreuses années et je m’y remettais doucement, tranquillement. J’effectuais les mouvements simples avec légèreté, les mouvements compliqués avec maladresse. Mais au moins, j’y arrivais. Je dansais à nouveau et ainsi j’oubliais tout ce qui m’entourait, tout ce que je savais des événements récents. J’entrais dans un monde nouveau où tout ce qui comptait, c’était le moment présent. La musique et les mouvements. Je n’entendais plus un son du monde extérieur. Tout s’était arrêté. Il ne restait plus que moi et la mélodie. Je n’entendis donc pas les portes du gymnase s’ouvrir. J’étais dans mon monde et je me foutais bien de ce qui pouvait se passer autour de moi. Je continuai donc de danser, sans même prendre connaissance de l’arrivée de ce nouvel individu dans la salle.

FICHE ET CODES PAR ILMARË