Elle reste de marbre la Louve. Silencieuse comme pour t’envoyer chier toi et tes regards en coin. Et sans un sourire elle détourne les yeux et se reconnecte avec sa meute. Pourtant Auguste tu  sais qu’elle ne peut oublier vos étreintes passionnées.
Et quand tu fais ton intéressant, que t’attrape cette fille pour remettre en question son choix de proie. La louve elle ne peut te laisser tranquille. Elle déclenche les sifflements du groupe. « Parce que tu te penses le meilleur coup?». Ses yeux perçants se posent sur toi. Tu lis une pointe d’amusement et de défis. Alors qu’est-ce que tu réponds à ça petit con ? Ton pote dont tu as remis la capacité à satisfaire sa concubine s’éclaffe aux anges. Un sourire éclatant traverse ton visage sombre. Tu l’aime bien cet animal sauvage. Imprévisible. Aux aguets.
Tu allais lui renvoyer une remarque aussi sanglante quand une fille te devance. « Tu dois bien être la seule, qu'il n'a pas encore sautée et crois-moi, c'est pas l'envie qui manque... Pas vrai Auguste?»
Au fond ça t’énerve un peu sa réflexion. Quand elle parle de tes conquêtes comme ça on dirait que t’es juste un pauvre mec en chien. En plus elle est là à peine depuis quelques semaines et t’as pas encore couché avec elle. Elle n’a pas totalement tort non plus sur le grand nombre de filles ramenées dans ton lit. Mais si elle savait. S’ils savaient. Qu’elle est ton exception. Celle vers qui tu retournes à chaque fois. Celle avec qui c’est un peu plus fort, un peu plus long. C’est ton animal sauvage, ta Louve, celle qui soigne tes pulsions à grand coup de bassin.
Mais ce qui est si bien justement c’est que personne ne sache, que ce ne soit qu’entre vous deux. Ce n’est pas une de ces filles qui va se vanter d’avoir couché avec le garçon couleur chocolat.
Alors tu rentres dans leur jeu. Tu restes dans ton personnage, amusé, amusant.

« C’est vrai Louve. Pourquoi tu ne veux pas ? Pourquoi tu m’échappe comme ça ? T’as quelque chose à cacher ? »

Tu joues l’innocent, la bouche en cœur et les yeux humides. Le regard suppliant tu joues ton rôle à la perfection. Derrière tes potes se marrent. « Si tu crois que c’est comme ça qu’t’arrivera à mettre la Louve dans ton lit bon courage mon pote. »
Si tu savais mon pote. Si tu connaissais le gout sucré de cette peau de miel, si tu ne pouvais qu’une minute imaginer la chaleur de sa peau et la force de ses pulsions tu fermerais ta grande gueule de con.