« Vis.
Vis et crie.
D e
t o u t e s
t e s
f o r c e s.
‘Jusqu'à ce que je ne puisse plus crier.
Jusqu'à ce que ma gorge ne sorte plus aucun son.’

Vis et hurle. Hurle ta rage. Ta rage contre le monde. Contre les autres. Contre ta captivité. Contre lui. Contre elle.
‘Contre vous, simples spectateurs de l'horrible pièce dont je suis le personnage principal.’

Hurle au visage de ceux qui tenteraient de te faire taire, petit Dan, car bientôt peut-être n'en seras-tu même plus capable.
Ne te gêne pas, non, jamais plus. En aucun cas il faut que tu sois gêné de vivre.

‘Je dois me faire entendre, puisque je ne parviens à ce que l'on m'écoute.’
Et pour cela, tu dois hurler.

Vis.
Ne te contente pas de respirer, mon garçon, profite de vivre pour sortir des mots.
‘pour signifier au lieu de me contenter de dire. pour exprimer au lieu de me contenter de parler.’

Et puis, une fois tout cela effectué, reviens sur Terre. reviens à la réalité. Et rappelle toi qu'après les cris, il n'y a rien. Rien d'autre qu'un écho qui s'effacera, disparaîtra. Comme tu t'effaces.

‘comme je disparaîtrai ?’
oui.»

« Aujourd’hui, le 20 février 2016, les docteurs m'a annoncé quelque chose de soi-disant important ; je ne me souviens plus du terme exact qu'ils ont employé, c'était un mot compliqué, mais je crois qu'il contenait la lettre z.
Ils m'a dit que ma haine, celle qui m'a poussé à tuer, s'était transformée au fil des années.
S'était transformée en quelqu'un.
Parfois, ce quelqu'un se manifeste, quand je fais une crise, m'ont-ils déclaré.

Je ne sais pas si je peux leur faire confiance.
Lui, Il m'a dit qu'ils me mentaient, Il m'a affirmé que leur seul but, c'était de me retirer les quelques libertés qu'ils m'accordaient de temps à autre. Je ne sais pas si je peux lui faire confiance, Lui non plus. Mais Il semblait avoir raison.

Aujourd’hui, le 20 février 2016, je ne sais pas qui je suis censé croire.

Suis-je la victime de ces gens qui m'enferment, ou serais-je la victime de mon propre esprit ? »