"Monsieur,
Je me permets de vous écrire, afin de vous faire part de la candidature d'Ombelune Alaflor au poste d'infirmière au sein de votre établissement. Il s'agit de ma petite soeur. Je sais qu'elle est grande maintenant et qu'elle n'a pas besoin que je sois derrière elle. Cependant, je ne doute pas que vous vous renseignerez sur elle avant de l'embaucher et je me dois de défendre sa place. Vous allez rapidement comprendre pourquoi.
Ombe et moi, avons six ans d'égard, mes parents l'ont eu sur le tard. Un accident, ou bien une envie tardive...? Allez savoir... C'est ptet bien pour ça d'ailleurs qu'à l'époque je ne me suis rendue compte de rien. A ce moment là je n'étais déjà plus à la maison. Ombelune allait au lycée. Je dis bien "allait" parce que c'était bien tout ce qu'elle faisait. Une illusion. Histoire que nos parents ne soient pas tout le temps derrière son dos. Et une liberté folle. Une liberté comme je n'en avait jamais connue. Mais c'était la petite dernière, la préférée.C'est là que tout a déraillé. Il n'y a pas eu de signe avant coureur, même pas un appel au secours. Rien. Je vivais ma vie, loin de la famille, revenant quelques we, croisant à peine Ombe.

C'est quand elle a été arrêtée, que l'on a tout découvert. Cela a fichu un sacré coup aux parents. Ils ont pris dix ans en à peine une demi-heure. Tout ça a cause d'un mec. Un putain de mec. Une histoire de coeur, comme bien souvent malheureusement. Alors du coup, la nuit au lieu de dormir elle sortait, faisait la fête dans les boîtes de nuit et dans les bars. Une fois de temps en temps, je ne dis pas. Qui ne l'a jamais fait? Mais elle c'était tous les soirs, sans distinction. Elle buvait à en perdre la tête, elle buvait pour oublier. Et elle s'est mise à draguer les mecs, à s'habiller de plus en plus vulgairement. Elle voulait les attirer, elle voulait se venger, elle voulait LUI faire comprendre ce qu'il avait fait. Qu'il l'apprenne, qu'il le sache. Elle était une trainée? Eh bien oui, et elle l'assumait! Sauf que tout ça a dégénéré. Elle a commencé à trainer dans la rue, a attirer les regards et pas des meilleurs. Un homme l'a repéré et l'a intégré à son réseau. Elle n'avait que 17 ans, mais il s'en fichait. Elle était jeune, jolie et volontaire. C'est tout ce qui l'intéressait. Et elle, tout ce qu'elle voyait, c'est que non seulement elle pouvait endiguer ses besoins en matière d'hommes, mais qu'en plus en faisant un truc qu'elle aimait, elle se faisait du pognon. Les parents ont commencé à se poser des questions. Elle dormait la journée, claquait un fric monstre sorti dont ne savait où et nous envoyait balader à la moindre remarque.

Et ce qui devait arriver un jour, arriva. Ombe se retrouva face à un client plus gourmand, peut-être plus brutal aussi. Elle se défendit et le poignarda. Légitime défense, mais elle l'avait gravement blessé. Elle se retrouva obligée de se rendre dans une maison de correction le temps de se calmer et de rentrer dans le droit chemin. Plus de sexe, plus d'alcool, plus de drogue. Elle était passé d'une liberté totale à un emprisonnement de son âme. J'allais lui rendre visite, j'essayais de la convaincre que c'était pour son bien. Mais elle peinait à l'accepter. Sans doute plus difficilement, qu'elle n'avait plus toutes ses drogues pour s'échapper. Obligée de se confronter à la dure réalité.

Le temps passa et elle fut autorisée à partir. Elle décida de devenir infirmière pour essayer d'aider les autres à son tour. Peut-être a t'elle eut un déclic, je ne sais pas.

Aujourd'hui, elle cherche du travail, et elle se présente aux portes de Praesidium.
Je croise les doigts pour elle. Elle a le droit a une seconde chance. Elle a connu cet univers, elle pourra aider les jeunes en difficulté.
Ne vous arrêtez pas à son passé, je vous en supplie.
Marianne

P.S: Ne vous fiez pas à sa coiffure, c'est une nouvelle lubie, mais vous verrez, elle est adorable!"