son doigt sur la gâchette,
un bruit sourd,
puis plus rien.
la neige ensanglantée,
et ses mains tentant de ranimer le corps.
la larme qui perle sa joue,
et la balle coincée au fond du coeur.

c'était une nuit d'ivresse,
et d'état second.
ses amis,
puis un policier.
elle ne voulait pas lui faire de mal,
mais le coup est parti tout seul.
ses amis ont fui,
et elle est restée là.

rose elle n'est pas méchante,
elle n'est même pas violente.
c'était tout simplement une question de timing.
la mauvaise personne,
au mauvais endroit,
au mauvais moment.

je ne sais pas. je ne pense pas. tout ce que j'ai fais me hante à présent. je ne pensais pas me sentir capable un jour de tirer sur quelqu'un. de tuer quelqu'un. et maintenant, ça m'empêche de dormir.

je ne vis pas vraiment. je survis. je suis déconnectée de tout, de tout le monde. je ne suis pas folle, je ne suis pas malade. je ne me sens pas à ma place et pourtant, on arrête pas de me répéter que je mérite d'être là. je vais finir par le croire...

on était défoncés. on était dans la rue. un policier nous a chopé, nous a suivi. mes potes ont voulu se défendre, ont fait tomber son pistolet. je ne me sentais pas en sécurité, alors je l'ai ramassé. je ne voulais pas lui faire de mal, juste me défendre. il s'est approché de moi, avec sa matraque. j'ai eu peur, le coup est parti tout seul. et puis tous mes potes se sont enfuis. je suis resté sur le corps, à essayé de le sauver. c'est moi qui ai appelé l'ambulance. mais je n'ai pas été innocenté. c'est ça, quand on s'en prend aux policiers...